Après avoir partagé avec vous le guide de la Facilitation, il était important pour compléter d'approfondir sur la posture du facilitateur pour vous donner le plus d'astuces et de conseils possibles.
Tout d'abord la facilitation est un processus au cours duquel une personne intervient pour aider un groupe à améliorer son efficacité en identifiant et en résolvant des problèmes, à prendre des décisions et en les aidant à s’engager collectivement dans l’action.
Le facilitateur n’a aucun pouvoir de décision au sein du groupe mais joue un rôle de guide pour résoudre les problématiques.
L’attitude du facilitateur va jouer un rôle primordial. Celle-ci va permettre au groupe de se sentir en confiance et de rentrer dans l’esprit de la facilitation. Pour cela, la posture va être déterminante.
Le facilitateur ou le guide
Le facilitateur est là pour faciliter, il facilite la diffusion de l’intelligence, les pratiques collaboratives et la qualité des échanges. Il est centré sur l’objectif tout en étant à l’écoute de ce qui se passe, de ce qu’il voit, de ce qu'il ecoute et de ce qu’il ressent
Sa posture est donc très importante. Il est avant tout au service des autres, c’est un accompagnateur. Sa posture dépend des collectifs, des processus à lancer, de la qualité des relations, des objectifs poursuivis. Dans la même séance de travail, il sait s’ajuster en permanence.
Pour atteindre cet objectif, le facilitateur doit adopter une posture particulière et respecter certains grands principes qui sont les suivants :
Le facilitateur doit avant tout être neutre. Sauf cas exceptionnels, il n’intervient pas dans le contenu des sujets abordés bien qu’il les comprend pour créer le bon cadre et se concentrer sur la méthode.
Le facilitateur est quelqu’un qui doit faire preuve d’empathie (comprendre ce que d'autres éprouvent et entrer en résonnance avec eux) et d’écoute. Il doit pouvoir lire entre les lignes en amont du temps fort collaboratif pour capter l’état d’esprit des participants. Il doit aussi capter les signaux faibles et l’énergie du groupe pendant l’atelier pour adapter son langage et sa manière de faire pour qu’il soit le plus pertinent possible.
Un facilitateur doit être capable de s’adapter en permanence, être dans la remise en question et à l’écoute de son environnement.
Les softs-skills du facilitateur
Le facilitateur doit :
-Avoir confiance en soi mais sans arrogance
-Être présent : se défaire de tout jugement, afin d’établir un lien véritable et profond avec les gens ou les instants
-Relever le menton et repousser les épaules vers l’arrière " gonfler le poitrail" pour avoir une posture d'ouverture et d'écoute
-Parler lentement, marquer des temps de pause pour se faire comprendre
-Partager les règles d'or à respecter et à mettre en pratique
Il est important de donner aux participants suffisamment d’espace et de sécurité pour qu’ils puissent être honnêtes. Pour cela nous mettons en place des moments de silence. Quand vous cessez de parler et que vous écoutez voici ce qui se passe :
-Les gens peuvent vous faire confiance de manière profonde et durable
-Vous collectez des informations verbales et non verbales utiles. Vous commencez à voir les autres comme des individus et peut être comme des alliées.
-Vos objectifs sont désormais partagés avec moins de contradictions
Quand les gens se sentent entendus, ils sont disposés à écouter.
Comment rentrer dans sa posture de facilitateur
C'est important de savoir se mettre dans la bonne posture intérieure pour faciliter, sachant que la réussite d'un atelier dépend 80% de l'aspect postural et 20% de technique.
Il y a 3 dimensions à travailler pour améliorer sa posture :
-Ouvrir l'esprit : lâcher la voix du jugement
-Ouvrir le cœur : lâcher la voix du cynisme
-Ouvrir la volonté : lâcher la voix de la peur
En tant que facilitateur nous devons faire attention à notre posture car nous envoyons un message au travers notre langage non verbal.
Par exemple : lorsque nous nous sentons plein de confiance, l’amplitude et la tonalité de notre voix est plus variée, ce qui nous permet d’apparaître plus expressifs et détendus. Cette attitude peut mettre à l'aise aux participants de l'atelier dès début de la rencontre et de l'animation.
Tout cela résume une posture d'ouverture et de partage, d'écoute. Etre 100% présent lors de l'atelier est indispensable. Mais pourquoi ? Parce que notre présence, mentale et corporelle nous permet d'être plus confiant, d'être la personne que vous êtes, plus authentique.
Voici un extrait du livre : Les postures de pouvoir d'Amy Cuddy, livre qui nous a inspiré pour écrire cet article.
La présence consiste à se défaire de tout jugement, à abattre les murs et à tomber les masques afin d’établir un lien véritable et profond avec les gens ou les instants.
Une personne doit être :
-Attentive à ce qui se passe autour de vous
-Connectée à votre entourage, aux participants, à l'espace
-Intégrée au groupe et au commanditaire (client)
-Concentrée dans son sujet, sur les participants (commentaires, gestes, bruits, etc)
Les 5 premières minutes pour instaurer une relation de confiance
Comme dans toute rencontre la première impression est assez difficile à changer si cela se passe mal. Quand nous facilitons un atelier, ces minutes au départ d'introduction, semblent longues. Nous pouvons faire une introduction en tant qu'intervenant mais attention à ne pas monopoliser le temps. En effet, pendant ce moment nous voulons montrer ce que nous savons, ce que nous avons accompli dans nos vies professionnelles, ce que nous allons faire durant l'atelier...etc.
Mais attention, en parlent en premier (trop longtemps) on peut donner une mauvaise impression : l'impression d'avoir un rôle de chef et d'imposer une hiérarchie.
Toutefois, si je vous laisse vous présenter et échanger avec un ice-breaker, je renonce au contrôle vertical de la situation. Grâce à l'ice-breaker nous allons nous découvrir ensemble et de manière ludique.
Pour se sentir à l'aise au début et durant l'atelier, cela passe aussi par l'appropriation de l'espace physique. C'est recommandé de visiter le lieu d'animation avant l'atelier, au minimum voir l'espace par visio ou grâce à des photos que le client peut vous envoyer à l'avance. Pour avoir le sentiment que cet espace que j’occupe est le mien, que c’est ma bulle à moi et pouvoir avoir la sensation d’être un peu plus aux commandes de la situation. Résultat = un esprit plus calme et à l'aise pour la facilitation
A l'heure où nous devons constamment réinventer nos méthodes de travail, la facilitation permet de créer un environnement participatif, créatif et efficace pour arriver à un résultat optimal. Etes vous prêt à embarquer dans la posture du facilitateur ?
Article rédigé par l'équipe de Weji Lab